Occupant 42,6% du PIB, l’agriculture est un secteur clé dans le développement économique du Tchad (Statista, 2021). Les femmes y sont essentielles, représentant 85% des personnes travaillant dans le secteur (FAO, 2017). Pourtant le Tchad a été classé comme le deuxième pays au monde le plus inégalitaire en termes de genre, selon l’indice d’inégalité de genre (IIG) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) (160e sur 161 pays en 2020). Cette inégalité se manifeste entre autres par un accès extrêmement limité pour les femmes tchadiennes. à l'éducation, à la finance, à la gouvernance, aux terres, aux ressources productives et économiques, Les traditions, la religion et le faible taux d’éducation des femmes en seraient les principales causes (Oxfam, 2018).
Pallier cette inégalité de genre est un impératif en termes de droits des femmes mais également une question de bon sens pour le développement du secteur agricole tchadien. Et cela, Helène Dounro l’a bien compris. Depuis 2012, cette franco-tchadienne a décidé d’exploiter le potentiel d’une des cultures d’exportation les plus importantes de son pays pour permettre aux femmes de se développer. Avec la création de Tchadex, entreprise de production et transformation de graines de sésame, Hélène Dounro tente d'offrir aux femmes une possibilité de gagner un revenu décent et d’améliorer leurs conditions de vie, tout en développant une filière rentable de manière inclusive et durable. Tchadex s’y engage en se fournissant auprès d’un réseau de 325 coopératives comptant plus de 4450 membres quasiment exclusivement féminines et en employant plus de 170 femmes dans ses locaux de transformation. De plus, un système de crèche gratuite a été mis en place pour les employées. Enfin, les employées de Tchadex bénéficient de sessions éducatives sur la santé et l’hygiène maternelle et infantile et d’un programme d'alphabétisation dans un pays où seules 14% des femmes sont lettrées (WorldBank, 2016).
L’entreprise sensibilise aussi les communautés rurales aux droits des femmes, aux bienfaits de leur participation active à la vie économique et à l’importance de l’éducation des jeunes filles et les soutient dans leurs démarches d'accessibilité aux terres, ce qui reste particulièrement difficile dans le pays.
LadyAgri s’engage à soutenir des entreprises comme Tchadex car en plus des bénéfices engendrés pour le secteur agricole, l’autonomisation financière des femmes leur permet de faire leur propres choix. Soutenir les femmes à disposer d’un pouvoir décisionnel au sein de leurs familles et de leurs communauté a, nous en sommes convaincu.e.s, un impact positif sur la société car ce sont elles qui sont traditionnellement en charge de la gestion du foyer et de l’éducation des enfants (la femme rurale tchadienne supporte 80 à 90% des charges familliales).
